La lente érosion des tonnages d’aliments du bétail continue
Les volumes d’aliments composés produits en Bretagne continuent de diminuer lentement mais régulièrement dans toutes les filières, à l’exception des bovins.
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« Après le net recul conjoncturel en 2022-2023 à cause de la grippe aviaire, la poursuite de la baisse des volumes laisse désormais entrevoir une diminution plus structurelle dans toutes les espèces, à l’exception des bovins. » Voilà comment Ludovic Michel a résumé la situation le 26 juin 2025 lors de l’assemblée générale de Nutrinoë, le syndicat dont il est le nouveau président et qui représente les entreprises de la nutrition animale en Bretagne.
Dynamique en aliments pour les ruminants
En 2024, les fabricants bretons ont produit 6,9 millions de tonnes d’aliments composés, soit une baisse de 0,8 % par rapport à 2023. La Bretagne reste la première région productrice, devant les Pays de la Loire (3,44 millions de tonnes). Le Grand Ouest représente toujours plus de la moitié de la production nationale d’aliments (56,8 %).
Le secteur avicole, après une chute marquée en 2022-2023, peine à se redresser en 2024 (–2,32 % par rapport à 2023). En porc, la consommation d’aliments a reculé de 2,05 %. Seule la production d’aliments pour ruminants affiche une dynamique positive (+3,08 %) portée par la rationalisation des élevages, qui utilisent de plus en plus d’aliments composés. « Il convient toutefois de distinguer, « la mauvaise baisse », liée à l’arrêt d’exploitations, de « la bonne baisse », qui résulte de l’amélioration des indices de consommation (IC), a souligné Ludovic Michel.
Un point bas ?
La tendance baissière, amorcée depuis de nombreuses années, aurait-elle atteint son point bas ? « C’est l’impression que nous avions en ce début d’année 2025, mais le mois de mai a été décevant pour toutes les espèces, analyse Ludovic Michel. Il faudra attendre quelques mois pour savoir si la décroissance se poursuit ou si un rebond se profile. »
Les céréales demeurent la principale matière première utilisée par les industriels de la nutrition animale (50,4 %). La part des tourteaux progresse (29,4 % contre 25 % en 2020), portée par la hausse des compléments dans la filière porcine et l’augmentation de la production en ruminants.
Les coproduits (8,5 %) sont en recul depuis deux, trois ans, en raison d’une moindre disponibilité due à la concurrence de la méthanisation. Même si les prix des matières premières se sont détendus après le pic de 2022 et la guerre en Ukraine, de nombreuses incertitudes subsistent quant à leur valeur et leur évolution future.
« Le point positif, c’est que la consommation de viande en France se maintient, voire progresse légèrement, avec une évolution du profil de consommation, poursuit-il. La volaille capte désormais l’essentiel de cette croissance. Le principal problème, en revanche, est la baisse de la production nationale. Nous ne sommes plus globalement autosuffisants et dépendons donc des importations. L’enjeu majeur pour les fabricants d’aliments est de produire de manière durable afin de continuer à approvisionner les consommateurs en viande d’origine française. »
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